Etude statistique, ressources, préconisations et focus sur la période actuelle

 

Assureur du risque professionnel pour les entreprises du régime général, la Carsat Hauts-de-France mène une mission experte de publication et d’analyse statistique. Risques professionnels et/ou secteurs d’activité sont passés au crible afin d’identifier les tendances de la sinistralité de la région. Ces études permettent appui au pilotage, prises de conscience et mise en œuvre d’actions de prévention ciblées. En cette fin 2020, nous avons choisi de scruter le risque psychosocial[1].

 

 

 

Grande tendance : le risque psychosocial prend de l’ampleur

Se matérialisant par des contraintes de travail nombreuses et des risques professionnels avérés, le risque psychosocial est présent en région Hauts-de-France et se révèle être en croissance. Les troubles psychosociaux sont de plus en plus souvent déclarés et reconnus, avec des dépressions pour principale pathologie.

 

Mais le risque reste sous-estimé, les signalements fréquents par les médecins du travail en a­ttestant. Les conséquences du risque psychosocial sont importantes avec des arrêts de travail nombreux, un coût financier élevé pour les entreprises et des salariés dont la capacité de travail est parfois réduite.

 

Les informations disponibles montrent une sur-exposition des salariés de certains secteurs d’activité parmi lesquels celui de la santé.

 

Découvrez au sein de cette étude quels sont les situations et les secteurs les plus exposants, les populations les plus exposées, la progression des risques en région Hauts-de-France, les liens avec les agressions et enfin, les conséquences.

 

En 2020, une situation inédite, des situations nouvelles 

Depuis le début de la crise sanitaire, chacun s’adapte. Que ce soit dans la vie personnelle ou dans le cadre professionnel. Et pour prévenir au mieux les risques psychosociaux (RPS) liés à cette période anxiogène au sein des entreprises, la psychologue du travail de la Carsat Hauts-de-France, Magali Roger, délivre quelques conseils.

En tant que psychologue du travail, vous intervenez parfois au sein des entreprises. Quel est votre rôle ?

MR: J’ai surtout un rôle de conseil auprès des entreprises et dans lesquelles le dialogue social est plus ou moins tendu. On se doit d’être pédagogue sur un sujet comme les RPS qui peut paraître fastidieux pour les entreprises. Elles n’ont pas toujours les compétences en interne (RH, QSE…) pour traiter des questions de risques et de santé au travail. J’apporte donc à la fois des connaissances sur ce sujet, des conseils pour engager une démarche de prévention des RPS, je les invite à impliquer leur service de santé au travail et je peux les orienter sur d’autres ressources (documentaires, outils, liste de consultants spécialisés…).

 

La période actuelle agite effectivement les esprits. Quels sont les RPS qui peuvent en découler ?

MR: En effet, la vie en entreprise est très différente depuis quelque temps. Télétravail, port du masque, relations sociales redéfinies, tout cela bouscule l’organisation du travail et peut être mal vécu par des salariés. Sentiment de stress, surcharge de travail, difficulté à s’adapter à des façons différentes de travailler sont des exemples qui peuvent impacter la santé du personnel. Ce sont des risques psychosociaux dans le sens où cela peut générer des troubles comme du mal-être, de l’anxiété, etc. Et la santé des salariés impacte forcément le bon fonctionnement et la performance de l’entreprise.

 

Que préconisez-vous actuellement pour limiter les RPS ?

MR: Je préconise de renforcer le dialogue social au sein des entreprises, de faciliter les échanges entre l’ensemble des salariés. Poursuivre le même management et la même organisation du travail en dépit de la situation actuelle, c’est courir le risque de démotiver les salariés. Dans beaucoup d’entreprises, le travail ne peut plus s’effectuer comme avant. Cela implique une juste répartition des rôles et de la charge de travail, et surtout un solide encadrement. J’insiste sur le rôle de l’encadrement car il est primordial en ce moment. Faire des points régulièrement, s’assurer que le personnel dispose de tout ce qu’il faut pour travailler, sont des messages rassurants. Dans les périodes difficiles, la solution doit aussi passer par l’entraide. Tout le monde n’a pas les mêmes compétences et c’est l’occasion de partager ses savoirs.

 

Prévenir les risques psychosociaux en entreprise, c’est possible avec les outils de l’Assurance Maladie – Risques professionnels 

Les facteurs de risques psychosociaux (RPS) en situation de travail sont donc multiples : surcharge de travail, changements d’organisation de travail, nécessité de s’adapter rapidement à de nouvelles modalités de travail, mode de management non adapté, difficultés relationnelles, public agressif, violences externes… Au-delà des effets sur la santé des salariés (troubles du sommeil et de la concentration, état dépressif…), les RPS impactent directement le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, difficultés de recrutement, ambiance de travail, perte de motivation et désengagement progressif…).

 

Mettre en place des solutions concrètes pour prévenir ces situations et améliorer le bien-être au travail, c’est possible !

 

Connaissez-vous les guides, les outils et les compétences pour vous accompagner ?

 

Vous devez agir pour prévenir les risques de RPS, ne restez pas seuls !

 

 

[1] Avant toute chose il est important d’indiquer au futur lecteur -que vous êtes assurément- que les tendances et analyses de l’étude statistique sur la période allant jusque 2019 sont très probablement différentes de ce qui pourra être décrit au vu du contexte et du vécu de l’année 2020. En effet les données étudiées ne prennent pas en compte l’année 2020 et travaillent à observer et définir les tendances de fond sur plusieurs années.