Une réflexion multi-acteurs au service de la prévention des risques professionnels !

Afin de renforcer la santé et la sécurité au travail de ses salariés, la biscuiterie Dutoit a mené en partenariat avec la Carsat Hauts-de-France et Présoa une démarche d’amélioration des conditions de travail. Au programme des nouveaux équipements, des formations, mais aussi une réflexion à long terme sur comment protéger les salariés.

A la découverte de la biscuiterie Dutoit !

Actuellement basée à Bohain-en-Vermandois, la maison fut créée en 1951 par Pierre Dutoit. A l’origine, des créations et des productions de produits sucrés tels que des biscuits ou des pâtisseries destinés aux épiceries de la région Hauts-de-France. Toutefois, durant les années 70, le développement de la grande distribution met en péril son activité et oblige son fondateur à repenser l’activité. L’entreprise Dutoit innove aussi bien sur les produits proposés que sur la typologie de ses clients. Elle s’oriente vers la production de prêt-à-garnir pour les professionnels des métiers de bouche, ce qui lui permet de développer l’activité que nous lui connaissons actuellement et de surmonter la crise.

Aujourd’hui, la biscuiterie Dutoit a la capacité de livrer les grossistes comme les industriels. Elle est spécialisée dans la production et la mise au point de pâtes techniques (brisée, feuilletée ou sucrée) pour les professionnels des métiers de bouche et compte une vingtaine de salariés.

3 risques principaux identifiés !

Comme dans de nombreuses entreprises du secteur agroalimentaire, les salariés de la biscuiterie Dutoit étaient soumis à un travail éprouvant physiquement sur certains postes.  Ce sont 3 risques majeurs qui ont été identifiés conjointement par la Carsat Hauts-de-France et Présoa, son service de prévention et de santé au travail :

• Les risques liés aux troubles MusculoSquelettiques (TMS),
• Les risques liés aux manipulations manuelles,
• Les risques liés aux chutes de plain-pied.

Ils sont notamment engendrés par le port de charges lourdes, les gestes répétitifs ou encore les postures sollicitantes. C’est pourquoi une réflexion multi-acteurs avec la Carsat Hauts-de-France et Présoa a été mise en place. Son but : diminuer la pénibilité du travail et ses conséquences, tout en permettant à l’entreprise d’accroître ses performances !

C’est en 2020 que cette initiative germe d’un contexte multifactoriel mêlant l’ambition d’agrandir les locaux, d’investir dans de nouveaux équipements et d’améliorer les conditions de travail.

Ainsi, grâce au travail conjoint mené par Jean-Paul Agez (contrôleur de sécurité à la Carsat Hauts-de-France) et Laurence Samain (ergonome chez Présoa), différentes expertises ont pu s’alimenter mutuellement pour permettre des investissements dans des équipements réduisant les sollicitations et efforts physiques au cours de l’exercice de l’activité professionnelle (port des sacs de farine et des bidons d’eau, remplacement d’un outil de découpe, …).

Avant / Après : focus sur 2 exemples !

Via un contrat de prévention signé avec la Carsat, de nombreuses améliorations ont pu être mises en place, dont deux sont particulièrement notables. L’une concerne l’alimentation en eau et en farine. La seconde traite de la manipulation des plaques de cuisson.

Aujourd’hui le port des sacs de farine a complétement disparu. En effet, l’un des éléments majeurs du contrat de prévention est le transfert de la farine en pneumatique à partir de silos. Les changements se font à plusieurs niveaux. Approvisionnés par l’extérieur, les silos ont permis de faciliter la logistique puisque la farine arrive directement à l’atelier sans aucune manutention évitant la manipulation de 12 000 sacs. A l’intérieur de l’atelier, les opérateurs n’ont plus de sacs à porter soit des gains en termes de temps et de conditions de travail. Enfin, grâce à l’installation d’un quai et à la refonte des flux logistiques les distances à parcourir ont été considérablement réduites et ont également permis une diminution du temps de manutention.

Avant, la manipulation des plaques de cuisson était très éprouvante pour les épaules, poignées et coudes des opérateurs. Des sollicitations auxquelles s’ajoutent également des risques de chutes, puisque les chariots mesuraient environ 2 mètres de hauteur. Suite au contrat de prévention de la Carsat, l’entreprise a pu investir dans de nouveaux chariots en nombre (plus de 50) et qui sont adaptés au travail des opérateurs (moins haut et avec la possibilité d’ajouter des poignées). Ceci permet à la fois de limiter les mouvements répétitifs, les risques de chutes mais aussi les fractures/coupures au niveau des mains. En effet, avant l’achat de ces chariots une plaque était manipulée entre 6 et 7 fois, dorénavant le nombre de manipulation est estimé à 2.

Au quotidien, il est possible de constater une réduction des petits accidents tels que des fractures ou des coupures, mais aussi de la fatigue générale. Ce n’est pas tout, les performances de l’entreprise se sont vues améliorées par une plus grande fluidité dans les process. Des premiers retours positifs qui seront suivis par la suite par Présoa et la Carsat Hauts-de-France.

Une pleine réussite qui allie performance économique et sécurité des salariés

Le bilan de cette expérience aura été très positif. Grâce aux efforts mis en place conjointement par la Biscuiterie Dutoit, la Carsat Hauts-de-France et Présoa, les salariés ont pu bénéficier de nouveaux équipements afin de :

• Réduire les risques liés à leur activité,
• Améliorer leurs conditions de travail,
• Diminuer la pénibilité du travail,
• Faire baisser le nombre d’accidents du travail.

Véritable réussite pour la biscuiterie Dutoit, les aménagements réalisés tendent à réduire les risques d’accidents du travail et de fatigue des opérateurs. Des changements appréciés par les salariés qui sont satisfaits des nouveaux espaces de travail et ressentent déjà moins de fatigue sur le haut du corps par exemple. Pour Emmanuel Daumy (ancien directeur à l’origine du contrat de prévention), être accompagné par Carsat est une belle opportunité : « la Carsat est un organisme qui nous épaule et nous accompagne. Elle nous propose des solutions pour nous améliorer en fonction de nos capacités d’investissement ». Une belle réussite qui sera poursuivie par la nouvelle directrice générale Karine Coulon qui souhaite continuer le travail engagé : « la santé et la sécurité des salariés est prioritaire ; l’analyse et l’amélioration des conditions de travail ont également des impacts forts en matière de performance de production et de qualité. »