Chez TTS, sur le littoral dunkerquois, on a envisagé la prévention sur un mode global, et on a réalisé des investissements. Et la Carsat Nord-Picardie a accompagné financièrement l’entreprise. Rencontre avec Mlle Waguet, animatrice QSE depuis 2007.
La société aujourd’hui c’est 9 salariés, accompagnée par des dockers dans leur activité. Elle existe depuis 1978. Historiquement, TTS est le premier terminal européen sucrier. « On stocke du sucre, c’est notre métier ». Et quand on dit sucre, c’est 85 000 tonnes par an. On parle beaucoup du grand chantier du terminal méthanier de Dunkerque, mais le concept existe bien évidemment pour d’autres matières ou produits (et gageons que le sucre a meilleur goût que le méthane). Et chez TTS, la prévention a pris la forme d’un « gros projet ».

« En 2006 une structure Qualité s’est mise en place, et nous y avons collé par la suite les fonctions sécurité et amélioration des conditions de travail ». Concernant la santé au travail et ce qui a été fait ensuite, « on est parti du DU » (Document Unique d’évaluation des risques professionnels) : il y avait des investissements à faire, des réflexions sur la productivité y ont été associées, et il se trouve que Mlle Waguet avait travaillé auparavant sur les revêtements de sol avec la Carsat Nord-Picardie. Elle avait également assisté à des rendez-vous de prévention. « Mon idée était que la sécurité devait améliorer les conditions de travail ».

En premier lieu, il fallait évaluer, établir un diagnostic, pour déterminer dans quelle direction aller, et sur quoi porter les efforts. Des mesures sonores ont donc été réalisées par le centre de mesures physiques de la Carsat Nord-Picardie, par l’intermédiaire de Sylvain Di Tommaso, ingénieur-conseil, sur un espace géographique défini de l’entreprise.

Page 8 TTS 1Les informations ont été communiquées, un travail d’analyse et de réflexion mené, et la Carsat Nord-Picardie a pu accompagner financièrement l’entreprise sur les changements à apporter. Via un contrat TPE ? « Au départ on pensait demander une AFS (aide financière simplifiée), mais on a pu prendre en compte tout le travail effectué sur la ligne ». Donc 25 000 euros. Travail sur le revêtement, isolation phonique (par des panneaux blancs micro-perforés) et thermique du plafond, système de convoyage pour moins porter les sacs de cinquante kilos de sucre…le contrat TPE est intervenu pour accompagner financièrement une démarche globale.

Qu’en ont pensé les salariés de l’entreprise ? « Les salariés ont été très réceptifs, c’est beaucoup moins bruyant, on ne glisse plus…parce que le sucre et l’humidité … c’est soit du caramel, soit on patine ! ». « Ce n’est pas agréable de travailler dans le bruit et l’eau stagnante ». Et les accidents, plus fréquents avec une glissance des sols forte, ont un coût, aussi. Le personnel étant constitué de techniciens de maintenance, beaucoup de travaux ont d’ailleurs été effectués par les salariés de l’entreprise, ce qui a contribué à les impliquer dans le processus d’amélioration.

Des difficultés ? Oui, « dans la recherche des bons produits ». Des bons produits pour s’équiper et améliorer les conditions de travail dans l’entreprise. Là aussi la Carsat Nord-Picardie a pu conseiller sur des critères de choix objectifs, tels que le respect des normes.

 

Objectiver le risque ?

Le Centre Interrégional de Mesures Physiques Nord-Picardie (CMPNP) contribue à la prévention des risques d’accidents du travail et des maladies professionnelles dus aux nuisances physiques. Il intervient dans les entreprises relevant du régime général pour quantifier et aider à la réduction de ces nuisances. Par exemple, chez TTS, des mesures de niveau de bruit ont été réalisées avant de travailler sur l’isolation phonique du plafond de la zone concernéePage 8 TTS 5 par les améliorations. Le CMPNP assure également la quantification des nuisances chimiques avec l’appui du Laboratoire Interrégional de Chimie de la Carsat Nord-Picardie (Lict). Les domaines d’intervention sont :

  • les vibrations
  • l’acoustique,
  • l’éclairage,
  • la ventilation,
  • les ambiances thermiques,
  • les rayonnements électromagnétiques, ionisants et non-ionisants.

 

Pour tous ces risques, le CMPNP assure conseils personnalisés pour leur réduction, aide à la définition et à l’établissement d’un cahier des charges, avis technique sur un projet, évaluation des réalisations. Les contrôleurs et ingénieurs du centre participent également régulièrement à des actions de sensibilisation, telles que les rendez-vous de la prévention.

 

Un projet de démarche ergo en ligne de mire

« On va tracer des lignes de circulation plus claires au sol ». TTS a d’autres projets en perspective, comme celui-ci, mais également une étude ergonomique. Pourquoi réaliser une étude ergonomique et à qui vous adresser le cas échéant ? L’étude doit vous permettre d’établir un diagnostic clair des conditions de travail de votre salarié. Attention, et pour ce faire nous citons Magali Roger, chargée de mission à la Carsat Nord-Picardie : « une étude ergonomique ce n’est pas mesurer la hauteur du bureau ». Comprenez qu’il faut comprendre la totalité du « travail » du salarié, son organisation, l’environnement, et non simplement les caractérisations physiques de son poste. Pour vous aider, plusieurs contacts : la Carsat Nord-Picardie, via votre agent de terrain, les Aract, les IPRP, votre service de santé au travail, ou des cabinets extérieurs.

 

Contact : severine.huyon@carsat-nordpicardie.fr