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Située à une vingtaine de kilomètres de Lille, la ville de Pont-à-Marcq abrite un centre d’accueil pour enfants déficients auditifs avec handicap associé. Une belle équipe et de nombreux métiers au service de l’éducation, de l’accompagnement et de l’insertion des enfants, mais dont l’activité n’est pas à l’abri des risques professionnels. Dans le cadre de leur évaluation des risques, ils ont mis en place une démarche collective intéressante de prévention des risques psycho-sociaux, encore en cours. Rencontre avec une partie du groupe de travail.

 

 

Le public, les missions, les métiers, l’organisation

Créé en 1977, le Cresda (Centre Régional d’Education Spécialisée Pour Déficients Auditifs) dépend d’une association, l’ASRL (Association d’action sanitaire et sociale de la région de Lille), qui œuvre à de nombreuses missions d’accompagnement : enfants, adolescents et adultes souffrant de déficiences intellectuelles, sensorielles, de troubles envahissants de développement (autisme), de troubles de la communication, de troubles de la conduite et du comportement ainsi que jeunes en difficulté sociale. Les structures sont nombreuses, près de 50, sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Chacune est indépendante, telle une petite entreprise.

 

Parmi ces structures, le Cresda est un centre pour les enfants qui cumulent un handicap auditif avec un second handicap.

 

L’établissement accueille 126 jeunes, de 4 à 20 ans, venant d’un secteur géographique assez large puisque certains viennent de Paris. Pour être accueilli au Cresda, il faut y être autorisé par une notification de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).Parmi ces 126 jeunes, 75 sont accueillis à la semaine, en internat. Une unité spécialisée, créée en 1992,  accueille des enfants autistes avec de gros troubles du comportement. La structure comprend également un Ssefis (Service de Soutien à l’Education Familiale et à l’Intégration Scolaire) qui assure un suivi des enfants déficients auditifs en intégration dans des classes dites « normales » : collèges, lycées, écoles primaires. Depuis 2013, un service d’accueil temporaire pour enfants avec Troubles envahissants du Développement (TED) s’est implanté sur le site pour des temps de répit.

 

Une démarche collective de prévention des RPS

A son arrivée dans l’établissement en 2014 Yves-Benoît Toulemonde, directeur du Cresda, a souhaité engager la structure dans une démarche de prévention des RPS, décision prise lors d’une réunion du CHSCT en décembre 2014.

 

En effet, compte tenu des caractéristiques du travail, du fait de la mission du Cresda, le risque psychosocial constitue le principal risque auquel sont exposés les salariés. Direction et représentants du personnel avaient conscience de la nécessité d’engager la structure dans une réflexion sur les conditions de réalisation du travail et d’en évaluer l’impact sur la santé de ses salariés.

 

La publication en janvier 2018 par l’Assurance Maladie – Risques professionnels d’un rapport sur les affections psychiques liées au travail montre que le secteur médico-social concentre à lui seul près de 20% des accidents de travail alors qu’il emploie 10% des salariés (données 2016). La Carsat Nord-Picardie avait publié dès 2015 des données mettant en exergue la sinistralité de ce secteur d’activité. Les salariés sont régulièrement exposés à des situations ayant un impact sur la sphère psychique : violences des bénéficiaires, dimensions émotionnelles du fait d’une relation d’aide avec des personnes fragilisées soit du fait d’un handicap ou d’un parcours de vie complexe… autant de particularités du travail exposant la sphère psychique des salariés de ce secteur.

 

Entretien avec Amandine Waeteraere, éducatrice spécialisée, Isabelle Crohen, cheffe du service éducatif, puis dans un second temps avec Yves-Benoît Toulemonde, directeur de la structure… à retrouver en téléchargeant notre publication.