Les violences subies par un salarié dans le cadre de son activité professionnelle peuvent engendrer des atteintes à la santé (coups et blessures, choc émotionnel, anxiété, stress, ..). Ces atteintes peuvent donc être reconnues en accident du travail ou en maladie professionnelle (Article L411-1 et L461-1 à L461-3 du code de la sécurité sociale).

Selon l’article L4121-1 du code du travail, « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » . Au même titre que les autres risques professionnels, les violences externes doivent être évaluées et faire l’objet d’un plan d’action, le tout consigné dans le Document Unique d’Evaluation des Risques (article R4121-1 du code du travail).

Par exemple, si un salarié d’un commerce se rend en banque pour effectuer un dépôt et se fait agresser, on peut considérer que le salarié est en mission et donc que l’agression sera reconnue en accident du travail.

Suite à une agression physique ou même verbale, la durée moyenne d’un arrêt de travail est de 105 jours. C’est plus que pour les autres accidents du travail ! Les séquelles physiques et psychologiques étant plus importantes, le salarié peut avoir plus de difficultés à reprendre le travail.

Les services de santé au travail peuvent vous conseiller pour accompagner un salarié agressé, et vous aider à mettre en place des actions pour empêcher que la situation ne se reproduise. L’agent préventeur de la CARSAT peut vous aider à structurer une démarche de prévention. En outre, certaines fédérations professionnelles proposent des outils adaptés à votre activité.

Les incivilités et insultes à répétition exposent l’équipe/le service à du stress, sentiment d’insécurité, climat de défiance vis-à-vis du client…. Analyser les causes de celles-ci avec les salariés, leurs managers et les représentants du personnel permet de comprendre les causes et agir. Par exemple, sur le site web de l’entreprise, les horaires d’ouverture ne correspondent pas aux horaires de l’agence. Les clients se présentent à l’agence mais celle-ci est fermée. Le lendemain, ils retournent à l’agence et l’un d’entre eux profère des menaces et insultent le personnel présent. L’agence a réuni le personnel pour réfléchir à comprendre ce qui s’est passé, ce qui a débouché sur une modification du site web par le service informatique.

En cas d’agression physique ou même de menaces de mort, le salarié peut porter plainte auprès des forces de l’ordre. Il est recommandé d’utiliser l’adresse de l’entreprise afin d’éviter au salarié toute représaille. Pour anticiper ces démarches, l’entreprise peut mettre en place une procédure d’accompagnement afin d’éviter au salarié de se retrouver seul, sachant qu’il est en état de choc.